Mue (Heaven)
Technique mixte (Bois, métal, peinture à l’huile et encre sur jeans)_160/50cm
Cette œuvre présente une veste en jean dépecée, marquée de textes évoquant la musique et les substances hallucinatoires. Au dos, une étoile formée de clous étoilés encadre la peinture d’un oiseau mort.
« Mue (Heaven) » explore la métamorphose de l’artiste au sein d’une industrie du spectacle mercantile. Elle reconduit l’objet du film « Phantom of the Paradise » de Brian De Palma, reprenant lui-même « Le Fantôme de l’Opéra » de Gaston Leroux. Ces références soulignent la tension entre création artistique et exploitation commerciale.
Le principe de réemploi, récurrent dans la pratique de Vincent Mesaros, s’illustre ici par reconduction de cette critique réinvestie par De Palma, et par l’utilisation d’un vêtement usé, porteur d’une mémoire et reconfiguré en surface expressive. Ce geste marque une pensée de continuité voire de fatalité, où les matériaux marqués par le temps deviennent support critique. La mue opère littéralement et symboliquement : ce qui fut porté devient objet d’exposition, métaphore d’une identité artistique en perpétuelle transformation.
L’œuvre interroge la quête d’authenticité face à la marchandisation de l’art, symbolisée par la veste transformée en relique. Elle évoque la mue de l’artiste, contraint de se réinventer pour survivre dans un environnement où l’expression personnelle est souvent sacrifiée au profit du spectacle.

