

Vincent MESAROS
ARTIST
3 août 1965 - Santa Ana, Californie, US
Rex Heflin, employé des Ponts et Chaussées, repère un objet dans le ciel. Il saisit son Polaroïd modèle 101 et réussit à prendre trois clichés avant que l'objet ne disparaisse dans un nuage de fumée. Aucun rapport de conséquence entre cet événement et le travail présenté ici-même. Il y a tout au plus un rapprochement de faits, pour souligner une méthode : l'attention portée à ce qui apparaît et disparaît, la tentative de capter l'insaisissable, la trace comme seul témoignage possible.
Depuis de nombreuses années, Vincent Mesaros poursuit une quête philosophale — non pas la recherche mythique de la pierre qui transmute le plomb en or, mais une recherche pure, sans fin programmée, où l'échec et l'infinitude sont intégrés au processus même. Le dessin n'est pas ici un médium parmi d'autres mais un dessein, un projet mental qui traverse tous les supports : encre, feu, céramique, vidéo, texte, corps.
Le feu structure l'ensemble du corpus. Brûlures, fumées, cendres, noir de fumée opèrent des transformations matérielles qui font surgir ce qui devrait disparaître. Les grands dessins rituels, réalisés dans un état proche de la transe, saturent l'espace jusqu'à l'illisibilité. Les fleurs fanées et les insectes nécrophages, dessinés avec une attention méditative, deviennent vanités contemporaines. Les cahiers d'écolier entièrement raturés effacent des textes qui n'ont jamais existé. Partout, la même dialectique : apparition et disparition, mémoire et oubli, trace et effacement.
Des récits collectifs — légendes urbaines, films de genre, faits divers — sont réactivés non comme citations postmodernes mais comme supports de croyance. Les tableaux des enfants pleurants qu'on brûlait dans les années 1980 en Angleterre pour conjurer le sort, les meurtres d'Amityville, Le fantôme de l’opéra de Gaston Leroux ou Phantom of the Paradise de Brian De Palma. Ces histoires deviennent des strates dans une archéologie personnelle du sensible, une cartographie de nos peurs et de nos désirs projetés.
Certaines œuvres questionnent frontalement les mécanismes de valorisation de l'art. Fontaine : des sacs plastiques au sol sur lesquels les spectateurs jettent de la monnaie en faisant éventuellement un vœux, l'œuvre étant valorisée à cinq fois son contenu financier réel, un coefficient arbitraire qui révèle l'arbitraire de toute cotation artistique. Des céramiques chargées d'énergies spécifiques (argent, santé, amour, connaissance) par un médium deviennent des objets qui ne fonctionnent a priori que par la croyance qu'on leur accorde. Le médium est ici approprié comme outil, au même titre que Duchamp s'appropriait un urinoir.
L'intelligence artificielle participe à ce dispositif de délégation et d'appropriation. Les textes critiques accompagnant les œuvres sur ce site sont générés par IA — une parodie du discours convenu sur l'art contemporain, mais aussi une tentative de créer un "oracle sans ego", une instance neutre produisant du sens sans affect ni intérêt personnel. L'IA, comme le médium, comme le feu, devient un agent de transformation et d'imprévisibilité contrôlée.
Un journal littéraire, composé de fragments d'observation du réel urbain, de néologismes poétiques ("moir", "jamaire") et de fictions avortées, constitue le soubassement textuel de cette pratique. Ces écrits capturent la violence sociale, la précarité, les incivilités quotidiennes, le même réel que les œuvres plastiques cherchent à transmuter. Journal et dessins fonctionnent en miroir : l'un inscrit ce qui pourrait disparaître, l'autre efface ce qui tente d'apparaître.
Cette recherche ne vise ni la reconnaissance institutionnelle ni le succès marchand comme finalité. Elle vise la subsistance : maintenir le geste, continuer la quête, ne pas céder. Dans un monde saturé d'images et d'informations, dans une époque où toute vérité semble impossible à établir, ce travail propose des zones d'opacité productives, des espaces où le mystère n'est pas un obstacle mais une invitation. Les œuvres fonctionnent comme des objets divinatoires, des supports de projection et de méditation ouverts à des lectures multiples.
Voir ce travail en présence physique révèle ce qu'aucune reproduction ne transmet : l'odeur résiduelle du feu dans les papiers brûlés, la texture de la fumée fixée, la monumentalité immersive des dessins rituels, la fragilité troublante des cahiers sous vitrine, la présence ambiguë des céramiques chargées. C'est une œuvre qui demande le corps, le temps, l'attention lente. Une œuvre qui subsiste.
Les textes critiques ici présents sont volontairement générés par intelligence artificielle, dans une démarche de délégation de l'autorité énonciative et de mise en abyme du discours sur l'art contemporain.
_August 3, 1965_Santa Ana, California, USA_12:37_Rex Heflin, a road worker inspecting the state of the Myford Road, was driving his van when he spotted an object in the sky. He stopped his vehicle, grabbed his Polaroid camera - model 101, chrome alloy body, triplet lens, telemetric viewfinder with image superimposition and parallax correction, 114 mm focal length, maximum aperture 8.8, ASA 3000 - and managed to take 3 shots before the flying object disappeared at high speed in a cloud of smoke.
There is no connection between this event and the work presented here. At most, there is a connection between the facts, to underline a working method and an interest in the image, re-use, the invisible, loss and becoming.
The Work of Vincent Mesaros: Between Appearance and DisappearanceThe work of Vincent Mesaros explores the tension between memory and oblivion, trace and disappearance. His creations are not ends in themselves, but supports for fragmented narratives and beliefs. Mesaros refuses to explain his work, preferring to distil clues, as the introductory paragraph suggests, so that viewers can construct their own interpretations, thereby cultivating mystery and enigma.
Faced with a world saturated with information, Mesaros adopts a critical stance. His work, imbued with mysticism, acts as an act of resistance against the erasure of the individual word. His work is presented as an archaeology of the sensitive, seeking to capture the elusive and make visible the invisible. For him, the image is not a simple representation, but an act, a ritual and an experience of disappearance.
The critical texts that accompany his work are generated by artificial intelligence. This choice, in keeping with the logic of his work, extends esotericism through technology, acting as an “oracle” without an ego. This algorithmic mirror reinforces the speculative and critical dimension of his work by proposing readings without ever fixing a definitive meaning.
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